Le cerveau adolescents

Leur cerveau est en cours de construction. Il diffère du cerveau adulte et du cerveau enfant dans son fonctionnement et ses réactions à l’environnement. Ces réactions cérébrales si particulières expliquent les décisions impulsives, irrationnelles etc... prises par nos ados.

Oui les ados sont différents pour des raisons physiologiques et neurologiques. Un cerveau qui offre des avantages (il est fait pour apprendre) et des vulnérabilités (stress, drogues, changements).

Les lobes frontaux, zone la plus importante du cerveau humain, est la dernière zone à se développer ; on, les parents, doit donc jouer le rôle des lobes frontaux jusqu’à ce que le câblage de leur cerveau soit achevé. Car cette zone est responsable de : peser ses actions, jauger les situations, prendre la mesure des risques et conséquences de nos comportements et choix.

L’euphorie propre à cet âge s’accompagne de conduites à risque, de saute d’humeur, de manque de discernement, d’erreurs de jugement, d’impulsivité.

Vous aviez faux si vous pensiez que les ados pouvaient contrôler leur comportement rebelle, que leur insensibilité, leur colère ou leur distraction étaient complètement conscientes et que leur refus d’entendre vos suggestions, questions ou exigences était une manifestation de leur volonté.

Qu’arrive-t-il à nos bambins à 14, 15, 16 ans ? Leur cerveau et leur corps se réorganisent complètement ; leur imprudence, insolence s’explique sur le plan neurologique, physiologique et psychologique.

Pourquoi nos ados se montrent émotionnellement instables ? À cause des hormones ! Au début de la puberté, la concentration des hormones sexuelles augmente de façon spectaculaire. Chez les filles, la progestérone et les œstrogènes sont reliées à des substances chimiques cérébrales qui contrôlent l’humeur. (et la production varie en fonction du cycle). Chez les garçons, la testostérone trouve des récepteurs très accueillants dans l’amygdale, la structure du cerveau qui pilote les réactions de lutte ou fuite, c’est à dire d’agression et de peur. Les hormones sexuelles sont particulièrement actives dans le système limbique, le centre émotionnel du cerveau. C’est pourquoi nos ados se montrent émotionnellement instables tout en recherchant des expériences émotionnellement chargées.

Mais les ados n’ont pas un niveau hormonal supérieur à celui des adultes ; c’est juste qu’ils réagissent différemment à ces hormones.

A l’adolescence, ils ressentent pour la première fois les effets des hormones et n’ont pas encore appris à les contrôler ; ils y arriveront notamment grâce aux lobes frontaux qui amortiront les fluctuations. Ils régissent d‘instinct aux évènements, précisément parce que les connexions entre zone émotionnelle et zone intellectuelle se fabriquent encore. Il leur manque notamment l’accès à la mémoire d’événements similaires déroulés dans le passé. Aussi les garçons mettent pluS de temps à acquérir des compétences en organisation et en attention que les filles.

Certes, les hormones expliquent une partie de ce qui se passe à l’adolescence, mais le cerveau est le théâtre de davantage d’actions : de nouvelles connexions se créent entre les différentes zones du cerveau et de nombreuses substances chimiques se modifient constamment, notamment les neurotransmetteurs (messagers du cerveau). Le câblage du cerveau s’amorce à l’arrière puis progresse vers l’avant ; mais avant tout, le cerveau d’un individu est façonné par son vécu. Tout ce que nous faisons, pensons, disons et ressentons influence le développement de notre cerveau = la plasticité cérébrale = l’apprentissage.

Le cerveau adolescent a parcouru 80% de sa construction; les 20% restant explique en grande partie pourquoi les ados se comportent aussi bizarrement : leur sautes d’humeur, leur caractère irritable, impulsif, explosif; leur incapacité à se concentrer, à aller au bout des choses, à communiquer avec les adultes; leur difficultés à résister à la tentation de la drogue ou de l’alcool, leurs conduites à risque., leur rapport au sommeil; l’autodiscipline, la persévérance et la gestion émotionnelle restent perfectibles.

Sommeil : les ados apprennent tant de choses si rapidement qu’ils ont besoin de dormir davantage que leurs parents ou petits frères. Pendant le sommeil le cerveau procède entre autres à l’élagage synaptique, permet la consolidation de la mémoire et des apprentissages de la journée.

Prise de risque : l’attrait de la nouveauté et la recherche de sensations fortes semblent guider chacun de leurs actes ; s’ils ne prennent pas de risques, ils se rebellent contre l’autorité. (Illusions d’invincibilité, egocentriques)

La gratification est au cœur de l’impulsivité adolescente (l’anticipation de la récompense).

Les ados deviennent plus facilement accrocs que les adultes.

Facteur à ne pas sous-estimer : le rôle des pairs (dans la prise de risques).

Le paradoxe de l’adolescence : les ados bénéficient de compétences cognitives exceptionnelles et d’un très fort rendement d’apprentissage et de mémorisation parce qu’ils surfent encore sur la vague puissante de la plasticité synaptique infantile. Dans le même temps, parce qu’ils sont câblés pour apprendre, il leur est très facile de poursuivre des apprentissages néfastes, du fait de la quête de récompense de leur cerveau pour qui tout apprentissage est une récompense tant qu’il stimule la production de dopamine. La moindre petite stimulation d’un cerveau adolescent aux synapses survoltées excite l’envie de toujours plus de stimulation qui peut, dans certaines situations, provoquer une addiction.

En contrepartie de la plasticité supérieure de leur cerveau et de sa prédisposition à l’apprentissage, les ados sont aussi davantage enclins aux addictions (cigarette compris).

Les ados ont du mal à se projeter dans le futur parce que leur cerveau n’est pas encore câblé pour évaluer les conséquences lointaines.

L’ado chaudron émotionnel : l’émotion et non la raison pilote les réactions des ados à leur environnement. C'est en partie ce qui rend l’adolescence si difficile à traverser. (la différence avec l’adulte est liée à l’utilisation ou non des lobes frontaux quand on se confronte à une émotion)

Les ados sont au plus haut ou au plus bas mais rarement entre les deux.

Les ados dont les lobes frontaux contrôlent moins bien l’amygdale, ont tendance à répondre aux situations de stress avec une réactivité émotionnelle nettement plus intense que les adultes, qui peuvent compter sur leur cortex préfrontal pour contrôler leur colère et leur peur.

Les technologies : dans le cerveau quand on ouvre un nouveau sms, mail, cela fait le même effet qu’un cadeau: chaque message libère un boost de dopamine très plaisant. L’addiction à internet ressemble à l’addiction aux drogues. Les addictions comportementales sont aussi perfides que les addictions aux substances chimiques parce qu’elles utilisent les mêmes voies neuronales.

Différence : il existe des différences de développement entre filles et garçons, les filles ont une année à une année et demie d’avance sur les garçons pour tout ce qui touche au langage et plus particulièrement à la lecture et l’écriture ; car il existe des différences anatomiques, physiologiques entre le cerveau d’une ado et d’un ado.