L’asthme (psychosomatique)

29 janvier 2016 par sosoduret@hotmail.com

L’asthme est un syndrome multifactoriel où l’allergie joue un rôle important, surtout chez l’enfant et l’adulte jeune. Une cause allergique est retrouvée chez 70 à 80 % des adultes asthmatiques et chez 95 % des enfants atteints. Il y a des facteurs favorisant les crises d’asthme, ils sont liés à l’environnement. Il s’agit entre autres des nombreux allergènes (pollens, acariens, moisissures, aliments, animaux), des substances polluantes inhalées (fumées, gaz d’échappement, bombes aérosols, peintures…), de la pollution de l’air etc..

Le risque de réagir par une crise d’asthme lorsqu’un sujet est exposé à des allergènes est d’autant plus important qu’il a un terrain à risque :

-“des bronchiolites à répétition” dans l’enfance

– un terrain allergique familial ou personnel (notamment si des membres de la famille ont -ou ont eu- une rhinite -un rhume des foins allergique, de l’eczéma, des conjonctivites allergiques avec les yeux rouges qui coulent et piquent)

Très souvent, l’asthme s’accompagne de symptômes de rhinite, cependant, chez l’adulte un pourcentage élevé d’asthme n’a pas d’origine allergique.

L’asthme possède aussi une composante génétique : autres asthmatiques dans la famille (la transmission de la maladie n’est pas une règle donnée, mais plus une prédisposition familiale et génétique). Cette prédisposition génétique et familiale se traduit par une tendance à la sensibilité exagérée des bronches.

L’influence du « terrain » allergique, c’est-à-dire de l’hérédité, paraît très importante avant la puberté et surtout chez le jeune enfant. On retrouve des antécédents allergiques familiaux dans 50 à 75% des cas.

Mais ni le terrain atopique (facteurs génétiques, allergiques), ni les allergènes et l’environnement ne peuvent suffire à expliquer ce qui conduit une personne à devenir asthmatique. Il faut tenir compte des facteurs psychologiques. Le corps nous parle avec des « maux » et l’asthme peut être l’expression symbolique d’un crie qui dit « j’étouffe, il m’étouffe ou elle m’étouffe » comme peuvent dire les douleurs lombaires chroniques « j’en ai plein le dos ». Pourtant, l’asthme semble retranscrire un besoin permanent d’être rassuré, par attachement à un personnage maternel.

Selon Franz ALEXANDER, le facteur psychodynamique essentiel qui conduit une personne à devenir asthmatique, est un conflit dont le nœud est un attachement excessif et non résolu à la mère. Il s’agit d’une fixation infantile et à partir de là, toute sorte de traits de personnalité peuvent se développer comme défense contre cette fixation. Ainsi, il n’y a pas un profil de personnalité type qui correspondrait aux sujets asthmatique (excepté peut-être s’il s’agit d’une personnalité allergique essentielle), et l’on peut rencontrer des asthmatiques agressifs, ambitieux ou des hypersensibles, des artistes. Le seul fait constant chez les sujets asthmatiques c’est une dépendance à la mère refoulée. Cette dépendance correspond à un désir d’être protégé, choyé par la mère, à des fantasmes intra-utérins, sous forme symbolique d’eau, d’entrer dans des cavernes, des lieux clos. Tout ce qui menace le sujet de séparation d’avec la mère protectrice peut déclencher une crise d’asthme.

Un sujet peut donc être conduit à devenir asthmatique à tout âge puisque ce sont certains facteurs, événements qui viennent réactiver un conflit infantile, primaire ; seuls les facteurs déclenchant varient avec l’âge. Chez l’adulte, ce peut être une tentation d’ordre sexuel ou l’imminence d’un mariage. L’homme adulte peut devenir asthmatique au moment du mariage (ou d’un état amoureux) car cela provoque un conflit entre la dépendance à la mère et son amour (sexuel) pour sa femme. Chez la jeune fille, l’acceptation des fonctions biologiques de la femme, son accession au stade adulte, qui la sépare de sa mère, peut être le déclencheur. Elle passe d’une position de dépendance, d’enfant, à une position de femme, d’adulte, rivale. Chez les garçons, ce sont les désirs incestueux qui peuvent menacer la dépendance à l’égard de leurs mères et déclencher l’asthme.

L’asthme peut aussi avoir pour origine une mère désireuse d’émanciper prématurément son enfant. Elle veut le pousser à l’indépendance, à l’autonomie beaucoup trop rapidement, alors qu’il n’a pas suffisamment d’assise narcissique, de sécurité de base, alors l’enfant réagit à l’inverse, en s’accrochant encore plus à sa mère. David LEVY parle aussi de rejet maternel chez les enfants asthmatiques mais il pense que ce sentiment est souvent déguisé et caché derrière une surprotection maternelle. Ici, l’asthme serait donc également en lien avec le désir de dépendance à la mère, mais celui-ci viendrait de la surprotection. Quelque soit l’âge, il semble en fait que l’asthme soit déclenché par tout effort qui demande au sujet une attitude indépendante, qui fait revivre le conflit profondément ancré entre les tendances de dépendance et d’indépendance. C’est ainsi que le thème du rejet maternel se retrouve souvent dans l’anamnèse des asthmatiques et que la défense contre le désir de dépendance peut conduire à l’asthme. La crise d’asthme représenterait un appel refoulé vers la mère.

Avec l’asthme, le problème est donc de trouver les relations entre les deux types de facteurs étiologiques : les facteurs affectifs et les facteurs allergiques. Selon ALEXANDER, chacun des deux facteurs à lui seul peut déclencher une crise, mais souvent les deux facteurs coexistent. Peut être y a t-il un lien entre la sensibilité au traumatisme de la séparation (le facteur affectif) et la sensibilité aux allergènes…