L’addiction : définition, manifestation et chasse aux idées reçues

20 juillet 2017 par sosoduret@hotmail.com

De nos jours, nous assistons à une extension du domaine des addictions (shopping, sexe, jeux etc..). L’addiction : définition, manifestation et chasse aux idées reçues

L’addiction c’est quoi ?

C’est la perte de la liberté de s’abstenir de faire quelque chose (et non la fréquence à laquelle on le fait). Il s’agit d’une envie irrésistible et de la perte de contrôle des choses car on continue à consommer bien qu’on connaisse les conséquences négatives sur la santé. Le cerveau est asservi.

A la base, les choses ou comportements ne sont pas forcément nocifs (jeux, sexe par exemple) ; la nocivité est un facteur aggravant (un facteur parmi d’autres, qui conduisent à l’addiction). L’addiction n’est pas liée uniquement à un produit ; c’est une maladie de l’environnement avec différents facteurs : personnels, psychologiques, environnementaux, génétiques, cérébraux. Ça dépend de la vulnérabilité de chacun.

C’est un mix de tous ces facteurs, associé à la vulnérabilité de chacun, qui va faire qu’on sera addict ou pas.

Au début de l’addiction, il y a beaucoup de plaisir. Au départ on consomme parce que ça fait plaisir; et quand ça fait plaisir, on a envie de recommencer pour réitéré le plaisir.

L’addiction, ce n’est pas seulement une histoire de dépendance physiologique, car il peut y avoir dépendance physiologique sans être addict pour autant. Tout le monde en effet peut développer du manque (physiologique), à l’arrêt d’un traitement médicamenteux par exemple. Aussi, un passionné n’est pas addict.

L’addiction c’est le déséquilibre total du plaisir. On consomme pour ne pas souffrir ; il y a une absence totale de liberté là-dedans, contrairement à la recherche naturelle du plaisir.

Idées reçues sur l’addiction :

-En matière d’addiction, il n’y a pas de distinction entre drogue dure ou douce ; on développe des pathologies avec les deux ; les deux modifient le cerveau et les risques d’addiction sont les mêmes, en fonction de la vulnérabilité de chacun.

-La théorie de l’escalade n’existe pas : ce n’est pas parce qu’on fume du cannabis qu’on va forcément tester la cocaïne, l’héroïne etc…

-Le sucre peut rendre addict ; il se comporte comme l’alcool : agissant sur le foie et le cerveau.

–Addiction aux écrans : mêmes symptômes que pour les addictions aux substances : consommation très répétée +trouble du sommeil causé par les diodes +perte de contrôle avec smartphone (on n’arrive plus à se contrôler, on a des envies irresistibles de checker mails, sms..) + on est en manque quand on ne peut pas se connecter).

–Addiction au sexe : elle existe vraiment (appelée aussi trouble hypersexualité) : le sexe (utilisé comme produit de défonce, il n’y a plus de plaisir) n’est plus une récompense naturelle mais est utilisé pour ne pas souffrir. Cela existe chez les hommes et les femmes (voir films : Shame, Nymphomaniac).

-La volonté ne suffit pas à se sortir d’une addiction. Nous avons 4 circuits cérébraux importants :

  •     le circuit de la récompense
  •     le circuit du contrôle
  •     le circuit de la mémoire et de l’apprentissage
  •     le circuit de la motivation

Ces 4 circuits fonctionnent de façon étroite quand on mange, on boit, on fait l’amour. Si l’on consomme des substances de manière addictive, les circuits de la motivation et du contrôle vont se désinsérer et ça ne fonctionne pas.